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vendredi 7 mars 2008

Droit de réponse refusé par le journal L e Monde

Droit de Réponse refusé par le journal Le Monde à Jean Luc Raharimanana co-auteur de l'ouvrage collectif "L'Afrique répond à Sarkozy - Contre le discours de Dakar" suite à la publication d’un article diffamatoire du journaliste Philippe Bernard, sous le titre « Des intellectuels africains en colère » .
A lire .
Le quotidien français "Le Monde" vient de refuser la publication du droit de réponse aux auteurs du livre "L'Afrique répond à Sarkozy - Contre le discours de Dakar", suite à la publication dans l'édition du Vendredi 29 février 2008, d'un article réquisitoire signé du journaliste Philippe Bernard.
Cet article dirigé particulièrement contre Makhily Gassama, coordinateur du livre, a été publié dans la page "Débats" du journal et rangé dans la rubrique "Au courrier des lecteurs" sous le titre "Des intellectuels africains en colère" (Page 22).
Comment une tribune signée du responsable du service Afrique du Monde peut-elle se retrouver dans le courrier des lecteurs ? La rédaction du Monde a-t-elle honte des approximations et autres absurdités étalées dans cet article de Philippe Bernard, au point de le "cacher" dans le courrier des lecteurs ? Ou bien, de manière plus pernicieuse, y a-t-il une volonté délibérée de manipuler le lecteur ?
Dans la même édition du Monde, le supplément "Le Monde des Livres" (8 pages), il n’y a pas une seule ligne consacrée au livre "L'Afrique répond à Sarkozy" vendu déjà à plusieurs milliers d'exemplaires, en moins d'une semaine après sa parution. Quel curieux procédé !
En refusant de publier le droit de réponse des auteurs de cet ouvrage collectif écrit par 23 intellectuels africains venant de toutes les régions du continent, le quotidien Le Monde a clairement pris fait et cause pour son prétendu "spécialiste de l'Afrique".
En tout cas, que la rédaction du Monde le veuille ou non ce droit de réponse sera largement diffusé pour démontrer à tous les lecteurs et aux internautes que le livre-réponse au discours controversé du Président Sarkozy tenu à Dakar le 26 juillet 2007 est tout sauf de la colère de quelques intellectuels africains.
L'auteur de cet article, en mal de notoriété, a voulu se payer des nègres qui n’ont eu comme seul tort de vouloir défendre la dignité de l’homme africain dont le Président de la Patrie des Droits de l’homme dit qu’il "n’est pas assez entré dans l’histoire".
Mansour Gueye.


Réponse de Makhily Gassama*
PHILIPPE BERNARD OU LA VOIX DU MAÎTRE
La critique des œuvres de l’esprit a toujours été, depuis l’adolescence, ma principale occupation. C’est dire que j’aime la critique quand elle n’est pas fondée sur la mauvaise foi, quand elle n’est pas dictée par cette malhonnêteté intellectuelle qui a toujours caractérisé les esprits faibles à court d’arguments. Ils n’ont qu’injures à la bouche.
Le journaliste Philippe Bernard se trompe d’époque et de génération. Il oublie qu’il n’y a, désormais, ni maître ni valet. Dans son foudroyant réquisitoire contre L’Afrique répond à Sarkozy, publié dans le quotidien Le Monde du 28 février 2008, sous le titre surprenant « Des intellectuels africains en colère », il a encore fait la preuve de sa légèreté, de sa malhonnêteté et de ses limites intellectuelles, qui ne surprennent pas les lecteurs de ce médiocre et prétentieux « spécialiste de l’Afrique ». Le temps est révolu où le jugement sans fondement du plus piètre journaliste de l’hexagone pouvait nous faire trembler d’effroi en Afrique.
Le Monde est un grand journal qui n’échappe pas, en France, à la règle générale qui régit les services africains des médias : la promiscuité de l’excellence et de la médiocrité. On y trouve des hommes et des femmes de compétence et de rigueur, respectables, tout soucieux du développement du continent ; comme on y trouve aussi les rebuts de la presse française, des aventuriers sans culture, fanfarons, au ton toujours péremptoire, affairistes, qui broient du nègre, dont la seule force réside dans leur ancrage dans le système de domination et de prédation que nous ne cesserons jamais de dénoncer avec force et entêtement ; ces faux spécialistes – il y en a de plus en plus dans les médias français - ne sont là, en vérité, que parce qu’ils ne sont spécialistes de rien. Nous les connaissons, et Philippe Bernard en est un.
Le rôle des médias dans les relations de l’Europe et de l’Afrique ne sont pas négligeables. Ce sont les prétendus « spécialistes de l’Afrique » qui constituent les funestes et opaques écrans entre le peuple français et le continent africain ; aucune image positive de ce continent ne doit passer la rampe, ne doit être soumise à ce peuple généreux et juste. Ce sont eux les principaux pourfendeurs de la coopération entre la France et ses anciennes colonies, une coopération qui peine à se fonder sur le respect de la dignité des différentes parties. Ce sont ces misérables prétendus « spécialistes de l’Afrique », qui ont largement contribué, tant sous les régimes coloniaux que de nos jours, au patient processus d’infantilisation de l’Africain aux yeux du monde, surtout aux yeux de leurs populations ; ils continuent d’épauler la Françafrique tout en faisant semblant de militer pour certaines causes certes justes, mais sans conséquences notables sur le développement réel de nos pays. Les vraies causes, ils les combattent tantôt sournoisement tantôt avec effronterie.
Il n’est pas idiot – et c’est, ici, le seul mérite de ce journaliste inculte - de s’en prendre à moi, initiateur du projet de cet ouvrage collectif, dans le but de démolir l’ensemble de l’édifice. Aux yeux de ce médiocre critique littéraire, j’ai eu le tort, dans ma contribution à L’Afrique répond à Sarkozy, de suivre et de dépeindre le mépris qui a couvert le nègre à travers des millénaires, de la malédiction de Cham à nos jours ; je n’ai pas le droit, en passant, d‘évoquer l’esclavage, la colonisation et de porter des jugements, éclairés par des preuves, sur la Francophonie, de me référer à des sommités intellectuelles, comme Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga et tant d’autres, que ce grandiloquent journaliste appelle « groupuscule africain antisémite »; c’est toujours ça, l’argument des médiocres ; ce qui révèle, du reste, de façon flagrante, son ignorance totale des réalités africaines contemporaines. La médiocrité, dans cet univers médiatique français, est toujours prompte à brandir les épouvantails traditionnels.
Je n’ai pas le droit, à ses yeux, de m’exprimer avec assurance, d’étaler mes convictions, mes expériences de plus de quatre décennies de travail acharné sur le terrain africain, je n’ai pas le droit de m’adresser ainsi à nos partenaires français. Quelle prétention abominable ! Pour Philippe Bernard, de la part d’un Africain, d’un valet qui vient à peine de sortir du joug de son pays, actuellement nourri et blanchi par son pays, c’est « condescendant », « paranoïaque », et l’ouvrage, dans son ensemble, est aussitôt jugé comme «un étalage souvent atterrant d’absurdités, d’approximations et de conformisme intellectuel», autant de jugements hâtifs et téméraires sans la moindre preuve à l’appui. Insister, dans le processus de développement de nos pays, sur l’indispensable implication des forces vives de la nation, des acteurs internes, souvent ignorés des gouvernants, dénoncer les désastres causés par la Françafrique sur nos terres, exiger une coopération juste, fondée sur le respect réciproque, bref réclamer à haute voix une rupture significative des relations entre l’Afrique et la France grâce à une remise en question totale de notre politique commune de coopération, c’est, pour Philippe Bernard, « manquer de réponses convaincantes au sous-développement du continent » puisque sans la volonté de la France il n’y aura pas de développement. « La hauteur de vue », pour ce curieux critique, consiste à mettre la France, dans nos systèmes de coopération, au-dessus de toutes les nations du monde : le maintien du pacte colonial, quoi ! D’où les citations tronquées – renvoyant à la France - qu’il a hâtivement tirées des textes de Raharimanana, de Mwatha Musanji Ngalasso et de Ibrahima Sall, comme si les autres pays d’Europe et d’ailleurs n’existaient pas, citations qui, isolées de leur contexte, semblent répondre, aux yeux du lecteur non averti, aux préoccupations de ce journaliste véreux. Un de ses objectifs, ici, est d’opposer les auteurs les uns aux autres. Demain, il cherchera à opposer les auteurs de ce livre à l’ensemble des intellectuels africains. Vaine tentative car l’Afrique est majeure. Et nous lui répondrons.
Au fait, il n’a pas lu l’ouvrage dont il parle avec une fausse assurance tant il est pressé d’orienter, dans la presse française, les critiques dans le sens souhaité ; c’est le comble de la malhonnêteté intellectuelle ; il s’est contenté de parcourir quelques lignes pour pondre son papier plein de mépris, voire de haine au nom d'un quotidien aussi respectable que Le Monde. Les jugements injurieux qu’il adresse aux auteurs sans s'appuyer sur les idées développées par ces derniers – idées qu’il ne connaît pas – et les citations volontairement dévoyées le prouvent suffisamment.
Le souci qui occupe l’esprit vicieux de cet homme est clair : jeter l’opprobre sur le travail accompli pour éloigner les lecteurs de son journal de L’Afrique répond à Sarkozy en s’appuyant surtout sur les épouvantails traditionnels bien connus. Les intellectuels africains y sont habitués, à commencer par les plus grands d’entre eux. Pour une fois, Philippe Bernard sera manifestement démasqué : le lecteur lira l’ouvrage à la fausse lumière de ses fausses accusations, et il élaborera son propre jugement en toute liberté.
* Makhily Gassama, co-auteur et coordinateur du livre "L'Afrique répond à Sarkozy".
Droit de réponse par Jean-Luc Raharimanana**, refusé par Le Monde
Lettre ouverte à Philippe Bernard
J’ai lu votre article concernant notre ouvrage collectif « L’Afrique répond à Sarkozy ». Permettez-moi ce droit de réponse même si votre texte s’acharne plus particulièrement sur Makhily Gassama, le coordinateur de l’ouvrage. Vous amenez sa contribution sur le terrain d’un débat complètement faussé : un débat d’ignare et d’obscurantiste. Alors que Makhily Gassama passe en revue le piège du mépris tendu au nègre tout au long de l’histoire, vous lui mettez sous la plume les mots de ceux qu’il combat, avant de le traiter de paranoïaque et d’antisémite ! Que devrons-nous penser de ce procédé que communément on appellerait pernicieux ?
Vous parlez ensuite pour l’ensemble du livre d’un étalage atterrant d’absurdités et d’approximations sans le démontrer ! Le lecteur doit bien sûr vous croire sur parole, vous qui êtes « spécialiste de l’Afrique », contrairement à Makhily Gassama qui a consacré quarante ans de sa vie à sillonner le continent. N’en parlons pas des autres contributeurs comme Djibril Tamsir Niane, co-auteur avec feu Joseph Ki-Zerbo de « L’Histoire générale de l’Afrique » (Unesco/Présence Africaine), ils ont sûrement besoin de vos lumières de grand critique et de juge suprême. Je passe volontairement sous silence le nom de Théophile Obenga : tout ce qui se rapporte à Cheikh Anta Diop a le don d'exaspérer certains cercles bien identifiés et assez douteux.
Plus loin, le reste des contributions ne témoignent pour vous que d’un monceau d’aigreurs accumulées – depuis l’esclavage jusqu’à la Françafrique. « Monceau d’aigreurs » donc lorsqu’il s’agit de dénoncer les forfaits subis par l’Afrique ? Tant de crimes contre l’Humanité, tant de constance dans la cruauté résumés en une seule expression : monceau d’aigreurs ! Quel mépris, quel manque de vision critique…
Et quand vous me citez : « L’immense majorité des Africains n’attend de la France ni repentir ni excuse », serait-ce pour mieux conforter la non repentance clamée du sommet de l’Etat-Sarkozy ? Vous occultez le fond de mon article : l’Afrique, malgré les trahisons de ses dirigeants, a, vaille que vaille, commencé son travail de mémoire, et invité la France à faire de même. Selon vous, dans ce grand délire, il n'y aurait qu'Ibrahima Sall pour avoir une hauteur de vue. Par une phrase qui comme par miracle pose la France sur un piédestal : la nation la mieux placée pour inspirer à l'Afrique "l'universel-concret"...
Soyez certains que le public qui connaît bien l’Afrique ne sera pas dupe de votre numéro de tam-tam.
**JL. Raharimanana, co-auteur du livre "L'Afrique répond à Sarkozy"

Conférences Odile Tobner "Du racisme français" les 11 et 12 mars à Bordeaux


Conférences organisées par Survie-Gironde et Librairie du Muguet avec Odile Tobner l’auteure Du racisme français. Quatre siècles de négrophobie, Paris, Les Arènes, 2007


  • le mardi 11 mars 2008 à 20h30 à La Librairie du Muguet 7, rue du Muguet, 33000 Bordeaux
L'Athenée Libertaire

  • et le mercredi 12 mars 2008 à de 16h30 à 18h30 à Sciences Po Bordeaux, Domaine universitaire, 11 allée Ausone, 33607 Pessac, salle Mabileau (dans le hall d’entrée)



Présentation de l’ouvrage

Depuis le Code noir (1685), rares sont les intellectuels ou dirigeants français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur " les noirs ", africains ou antillais. Les récentes saillies négrophobes d’Hélène Carrère d’Encausse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas de malheureux dérapages mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles. Qui, en France, sait que Saint-Simon, Bossuet, Montesquieu ou Voltaire ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses ? Que Renan, Jules Ferry, Teilhard de Chardin, Albert Schweitzer ou encore le général De Gaulle leur ont emboîté le pas ? Le pays des Lumières et des Droits de l’homme n’aime pas se voir en ce miroir-là. Odile Tobner révèle que la négrophobie fait pourtant partie de notre héritage. Il est temps de décoloniser les esprits. Enfin.


Présentation de l’auteure

Odile Tobner est un nom d’écrivain, l’alias de Odile Biyidi Awala. Professeur agrégé de lettres classiques en 1970, épouse de Mongo Beti, écrivain franco-camerounais, et mère de famille, elle obtient en 1976 un doctorat de littérature française. Elle fut chargée de cours en littérature française du XVIIe siècle, à l’Université de Rouen, de 1978 à 1984. Avec Mongo Beti, elle créa en 1978 la revue Peuples noirs peuples africains qui paraît jusqu’en 1991. Depuis la mort de Mongo Beti, elle a pris la direction de la librairie des Peuples Noirs qu’il avait fondé à Yaoundé au Cameroun. Elle a été élue en septembre 2005, présidente de Survie France*, succédant à François-Xavier Verschave, décédé en juin 2005. Odile Tobner a publié de nombreux articles et collaboré notamment au :

  • Dictionnaire des Littératures de langue française de J.P de Beaumarchais, D. Couty, A. Rey (Bordas 1984) en rédigeant les notices sur les auteurs du XVIIe siècle et a eu en charge l’ensemble « Littérature d’Afrique noire et des Caraïbes ».
  • Volume XVIIe siècle dans la collection « Histoire de la littérature française », Bordas ULB, 1986, réédité en 1988, puis en 2000 chez Larousse.
  • L’Afrique répond à Sarkozy. Contre le discours de Dakar, (sous la dir. de Makhily Gassama), Paris, Ed. Philippe Rey, 2008, 480 pages.

En outre elle est :


Renseignements

Association Survie-Gironde

8, rue Saint-François 33000 Bordeaux

Tél : 05 56 84 42 98

survie.gironde(at)laposte.net

http://surviegironde.blogspot.com/