LA FRANÇAFRIQUE N'EST PAS UNE FATALITÉ ! INFORMEZ-VOUS ! ENGAGEZ-VOUS !

Pensez à consulter également la PAGE FACEBOOK DE SURVIE GIRONDE

Survie Gironde est une antenne locale de l'association
SURVIE. Financièrement, l’association dépend pour l’essentiel des contributions de ses adhérent-e-s et de ses donateur-rice-s, garantes de son indépendance. Elle ne perçoit pas d'argent de l'Etat (excepté les aides sur les contrats salariés), de parti politique, religieux, ou de syndicat.
Pour cette raison, si vous êtes sensibles aux messages défendus par SURVIE, il est important de soutenir l'association.
Pour cela, vous pouvez :
- faire un don, adhérer et/ou vous abonner à Billets d'Afrique et d'Ailleurs, le bulletin mensuel de SURVIE,
- contribuer à la diffusion la plus large possible des messages de l'association,
- vous rapprocher de Survie Gironde pour agir à nos côtés.
Survie Gironde a besoin de vous
pour multiplier ses moyens d'action et lutter contre la françafrique à l'échelle locale !

LA FRANÇAFRIQUE N'EST PAS UNE FATALITÉ !
INFORMEZ-VOUS ! REJOIGNEZ-NOUS !


mercredi 21 mai 2008

De Kolwezi à l’Angola : business et dictature


De Kolwezi à l’Angola : business et dictature


Communiqué de Survie, le 21 mai 2008

Le mercredi 21 mai, le Président de la République Nicolas Sarkozy, comme il l’avait annoncé en janvier dernier, célèbre aux Invalides le 30ème anniversaire de Kolwezi et les « opérations extérieures », essentiellement les nombreuses interventions françaises en Afrique (officiellement une quarantaine durant les 50 dernières années).
En 1978, la France intervenait militairement au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) en soutien au dictateur Mobutu, contre les 3000 rebelles du Front de Libération Nationale Congolaise (FLNC). Venus d’Angola, ils avaient pris la ville minière de Kolwezi où résidaient plus de 3000 ressortissants européens (belges et français) travaillant essentiellement à la Gécamines (société d’exploitation des mines de la région du Katanga). Le 19 mai, 600 parachutistes de la Légion étrangère sautaient sur Kolwezi pour reprendre la ville. D’après Mobutu et les militaires français, les rebelles se seraient livrés à des massacres d’Européens. Or, N’Guz Karl-I-Bond, ténor de la politique zaïroise, déclara en 1981, sans être démenti, que le massacre des 130 Européens qui justifiait l’intervention militaire avait été commis sur ordre de Mobutu lui-même pour forcer la main aux Français. A la suite de combats qui firent plus d’un millier de morts zaïrois, les paras français, ayant perdu cinq des leurs, reprirent la ville aux rebelles katangais. Cette « victoire » fut suivie d’atroces représailles sur la population autochtone sous couvert de faire la chasse aux « complices » de la rébellion (1).
Si les Français ont tout fait pour devancer les Belges c’est que cette intervention militaire entre incontestablement dans le cadre de la guerre de prédation des ressources naturelles que se livrent alors les grandes puissances en Afrique (2).

Aucun traité ne permettait cette intervention militaire française au Zaïre, mais cette ingérence permit de conforter le régime corrompu de Mobutu, au pouvoir depuis 1965 après avoir comploté l’assassinat de Lumumba en 1961. Elle déclencha un accroissement du volume de la coopération militaire franco-zaïroise, qui s'est alors accompagné d'une percée spectaculaire des grands groupes industriels français (Thomson-CSF, CGE, Péchiney) sur le marché zaïrois (3). Pour les populations locales ce fut l’enfoncement funeste dans le chaos et la misère. Est-ce cela aussi que nous célébrons aujourd’hui ?

Un hommage à une politique cynique de puissance (la récente intervention au Tchad en est une preuve flagrante), et que l’inauguration le 21 mai de la nouvelle plateforme offshore de Total au Congo-Brazzaville (champ de Moho-Bilondo) en présence de Christophe de Margerie (Directeur Général du groupe pétrolier), par le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération Alain Joyandet ne vient que confirmer ; tout comme le voyage du président Sarkozy en Angola, autre eldorado pétrolier et cible privilégiée des groupes Total ou Bolloré.

Véritable VRP des intérêts privés français, la diplomatie française entend ainsi contribuer à une recolonisation du continent, en compétition avec les nombreux acteurs que peuvent être la Chine ou les Etats-Unis. A qui ira l’argent du pétrole ? Si le Congo a adhéré à l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE), l’Angola n’est pas partie prenante de l’initiative. Surtout, quelles garanties les autorités françaises entendent-elles demander aux régimes de Denis Sassou Nguesso et d’Edouardo Dos Santos sur cette question, qui ont largement détourné l’argent du pétrole et des caisses de l’Etat pour asseoir leur pouvoir, s’enrichir et acquérir de nombreux biens immobiliers en France et ailleurs, comme une récente enquête de la justice française l’a prouvé en ce qui concerne le président congolais ?

Comme dans le cas du Zaïre suite à l’opération sur Kolwezi, le financement par Elf (aujourd’hui Total) de la guerre civile de Sassou Nguesso en 1997, ou les livraisons d’armes dans celle de l’Angola (qui donnera lieu à la fin de l’année au procès de l’Angolagate), permettent aujourd’hui aux entreprises françaises de jeter leur dévolu sur les ressources de ces pays. Dans une interview parue le 20 mai sur lejdd.fr, Alain Joyandet affirmait d’ailleurs : « l'implantation des entreprises françaises en Afrique est l'une de mes priorités ». Etrange conception de la Coopération au développement, digne d’un ministre de l’Economie ou de la guerre. En fait c’est le langage d’un authentique ministre des colonies.

Nicolas Sarkozy, admirateur et émule d’une politique de domination, rend une nouvelle fois la France complice des pires dictateurs, au bénéficie d’une minorité. Une France vue en Afrique comme méprisante, profiteuse et xénophobe, semeuse de misère et de révolte.

(1) Cf Roger Rousseau « Légion je t’accuse, la face cachée de Kolwezi » 2008 et « Kolwezi, l’avènement d’un officier sans honneur » 2006 éd. Rexy
(2) Déjà le 12 avril 1997, évoquant la 1ère guerre du Shaba cette même année, le président français Valéry Giscard d’Estaing avouait dans une allocution radiotélévisée : « [J'ai] voulu donner un signal de solidarité. [...] L'Europe ne peut pas se désintéresser de ce qui se produit sur le continent africain […]. L'Afrique, c'est un continent d'où viennent traditionnellement un certain nombre de nos ressources et de nos matières premières, avec lequel nous avons des liens très étroits », Le Monde, 14 avril 1977.
(3) A titre d’exemple, le marché zaïrois des télécommunications échut à Thomson CSF, dont le PDG était... Philippe Giscard d'Estaing, cousin de Valéry.


Contact presse : Olivier THIMONIER olivier.thimonier@survie-france.org Tél. : 01 44 61 03 25



Survie a organisé à 12h30, ce mercredi 21 mai, une action symbolique et visuelle en face du siège de Total à la Défense (Place de la Coupole. La Défense 6. A la sortie de la galerie commerciale).
Une mise en scène de la diplomatie française qui déroule le tapis rouge sang aux entreprises françaises en Afrique.


La manif de Survie devant le siège de Total voir la vidéo de Camille de Vitry sur : http://www.dailymotion.com/camilledevitry/video/x5jtge_total_news


Le Sénat s’apprête-t-il à brader les responsabilités de la France vis-à-vis des victimes de crimes internationaux ?

Bonjour.
Ci-dessous un communiqué de la Coalition française pour la CPI, dont Survie est membre.

COMMUNIQUE DE PRESSE
Réf : SF08M44 Paris, le 16 mai 2008

Publication du Rapport de la Commission des lois du Sénat
sur le projet de loi adaptant le droit pénal au Statut de la CPI

Le Sénat s’apprête-t-il à brader les responsabilités de la France
vis-à-vis des victimes de crimes internationaux ?




Suite à la publication hier soir du rapport de la Commission des lois du Sénat, la CFCPI s’alarme du possible refus de la France d’assumer ses responsabilités à l’égard des victimes de crimes internationaux (génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre).

Le rapport de la Commission des lois commet une erreur fondamentale en considérant que « ce n’est pas aux Etats parties Etats parties : Etats ayant ratifié le Statut de Rome instituant la CPI. mais à la CPI de se substituer à l’Etat défaillant qui aurait été normalement compétent pour juger l’auteur d’un crime international » (page 25).

Toute l’architecture du système de justice pénale internationale créé par le Statut de Rome est ainsi anéantie d’un trait de plume.

L’article 17 du Statut de Rome prévoit que la CPI, dont les moyens sont limités, se réserve pour les affaires les plus graves : pour toutes les autres, le plus grand nombre, le Statut rappelle « qu’il est du devoir de chaque Etat de soumettre à sa juridiction criminelle les auteurs de crimes internationaux ».

Lorsque la justice d’un Etat dévasté par les conflits est défaillante, le législateur français ne peut pas se défausser ainsi sur la CPI. La France a pris des engagements à l’égard de la communauté internationale, elle doit les assumer.

Dans le cas contraire, elle inciterait les criminels que la CPI ne peut pas juger elle-même à trouver l’impunité sur le territoire français. Cela marginaliserait la France par rapport au reste de l’Europe et décrédibiliserait les leçons que notre pays donne volontiers au reste du monde (ainsi en incitant le Sénégal à juger le dictateur tchadien Hissène Habré).

La CFCPI appelle le Sénat à amender le projet de loi en rendant les tribunaux français compétents pour juger les criminels internationaux trouvés en France, lorsqu’ils ne peuvent être jugés ni par la justice de leur pays, ni par la Cour pénale internationale.


Pour plus d’informations :
Aurélie Chatelard - Service Presse Amnesty International - 01 53 38 65 41 / 06 76 94 37 05
Simon Foreman - Amnesty International - Président de la Coalition française pour la CPI - 06 74 75 60 97


44 ONG, barreaux, syndicats, sont membres de la Coalition française pour la Cour pénale internationale :



Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Action Contre la Faim, Agir ensemble pour les droits de l'Homme, Amnesty International France, Avocats sans frontières, Barreau de Paris, Barreau des Hauts de Seine, Centre Nord Sud du Conseil de l'Europe, CIMADE, Comité d'aide aux Réfugiés, Compagnons de la Fraternité Edmond Michelet, Confédération Nationale des Avocats, DIH – Mouvement de Protestation Civique, ELENA - réseau d’avocats sur le droit d’asile, Ensemble contre la Peine de Mort (ECPM), Fédération Internationale de l’ACAT (FIACAT), Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats (FNUJA), Fondation Terre des Homme Lausanne, France Libertés, France terre d'Asile , Handicap international, Juristes sans Frontières, Justice et Paix France, Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen, Magistrats Européens pour la Démocratie et les Libertés , Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, MRAP, O.I.D.B.B., Organisation Française de la Communauté Baha'ie, Reporters sans frontières, Ruptures, Solidarité avec les mères de la place de Mai (SOLMA), SOS Attentats, Survie, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des avocats de France, Union Chrétienne des Déportés et Internés, Union pour l’Europe Fédérale, UNSA-Education.

samedi 17 mai 2008

Mardi 20 mai : Réunion mensuelle SURVIE GIRONDE

Ce mardi 20 mai 2008.
à l'Athénée Municipal (place Pey-Berland),

à 20h.

La salle précise sera affichée dans le hall.


Ordre du jour

1) Prochaine AG de Survie-Gironde: adhérents en règle, préparatifs
2) Campagne d'interpellation des élus: action pour la rentrée
3) Démarche à l'ANPE pour le CAE
4) Informations éventuelles de l'AG de Strasbourg
5) Idée d'accueillir la prochaine AG de Survie (mai 2009) à Bordeaux
6) Incident Alain Juppé (DiversCités) à l'Athénée Libertaire : projet de communiqué
6) Divers




PETITION. Biens mal acquis des dictateurs, Restitution aux populations spoliées !

Pétition initiée par les organisations Survie, Sherpa, la Fédération des Congolais de la Diaspora et la Plate Forme Paradis Fiscaux et Judiciaires [1]

[1] Membres de la Plate-forme Paradis Fiscaux et Judiciaires : Attac France - CADTM France (comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) - CCFD (comité catholique contre la faim et pour le développement) - CRID (centre de recherche et d’information sur le développement) - Droit pour la justice - Oxfam France Agir ici - Réseau Foi et Justice Afrique Europe - Secours catholique Caritas France - Sherpa - Survie - Transparence International France.

Lien pour signer la pétition en ligne


Concert de soutien à Montreuil ce samedi 17 mai au BOKAL


O.P.A et le collectif des Sans Papiers de Montreuil : une longue histoire de lutte commune !





















Ce samedi 17 mai 2008
à partir de 21h au BOKAL (10, rue Buhan, Bordeaux).

Entrée : 3€

Les bénéfices sont reversés au Collectif des Sans Papiers de Montreuil qui a été moteur dans la création du CRSP (Comité pour la Régularisation des Sans Papiers, Bordeaux).
Le blog de l'O.P.A. : http://www.myspace.com/orchestrepoetique



PETITION. Biens mal acquis des dictateurs, Restitution aux populations spoliées !

Pétition initiée par les organisations Survie, Sherpa, la Fédération des Congolais de la Diaspora et la Plate Forme Paradis Fiscaux et Judiciaires [1]

[1] Membres de la Plate-forme Paradis Fiscaux et Judiciaires : Attac France - CADTM France (comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) - CCFD (comité catholique contre la faim et pour le développement) - CRID (centre de recherche et d’information sur le développement) - Droit pour la justice - Oxfam France Agir ici - Réseau Foi et Justice Afrique Europe - Secours catholique Caritas France - Sherpa - Survie - Transparence International France.

Lien pour signer la pétition en ligne


mercredi 14 mai 2008

Agenda de mai (Librairie du Muguet, Bordeaux)


SAMEDI 17 MAI A 17H
Débat en présence d'Anne Steiner autour de son ouvrage LES EN-DEHORS, Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle époque ».

Ils ont vingt ans en 1910 et se définissent comme des « en-dehors ». Hors du troupeau, ils refusent de se soumettre à l'ordre social dominant, mais rejettent aussi tout embrigadement dans les organisations syndicales ou politiques. Pour eux, l'émancipation individuelle doit précéder l'émancipation collective. Leur refus des normes bourgeoises, comme des préjugés propres aux classes populaires, les amène à inventer d'autres rapports entre hommes et femmes et entre adultes et enfants, à prôner l'amour libre et la limitation volontaire des naissances. Leur rejet du salariat les conduit à expérimenter la vie en milieu libre, à réfléchir à d'autres modes de consommation et d'échanges, mais aussi à emprunter la voie de l'illégalisme -jusqu'au célèbre périple de la « bande à Bonnot ».
En révolte contre sa famille, Rirette Maîtrejean débarque à Paris à l'âge de seize ans et devient l'une des figures de ce milieu. Son parcours sert de fil conducteur à ce récit qui fait sortir de l'ombre bien des acteurs de cette épopée anarcho-individualiste ayant fait leur ce précepte de Libertad : « Ce n'est pas dans cent ans qu'il faut vivre en anarchiste ». Exigence que plus d'un paya de sa liberté et même de sa vie.

Anne Steiner, maître de conférences au département de sociologie de l'université de Nanterre, travaille sur le mouvement anarchiste individualiste. Elle est l'auteure, avec Loïc Debray, de RAF, guérilla urbaine en Europe occidentale paru aux Éditions L'échappée.

DIMANCHE 18 MAI
A 19h00 : Projection de La bande à Bonnot.
Réalisé en 1968 par P. Fourastié avec Bruno Cremer, Jacques Brel, Annie Girardot. 1h30min

Ce film retrace l'histoire de la bande à Bonnot qui défraye la chronique dans les années 1910 par la violence de ses attaques et le fait qu'ils utilisent des automobiles. Le film présente chacun des membres et insiste aussi sur la mentalité anarchiste qui animait la plupart de ces personnes.
Suivie d'un casse croûte végétarien à prix libre.

Tout ça se passe à l'Athénée Libertaire 7 rue du Muguet à Bordeaux - Tél : 05.56.81.01.91 www.atheneelibertaire.net

dimanche 4 mai 2008

SEMIRA : ça n'a pas suffit !!!

Paris, le 29 avril 2008,

Droits de l'Homme massacrés, ça suffit: Ce n'est pas la Chine, c'est l'Europe de Bruxelles qui massacre les droits de l'Homme.
Si vous défendez vraiment les droits de l'Homme, de tous les hommes et toutes les femmes, alors vous n'hésiterez pas à faire circuler ce témoignage et vous en parlerez autour de vous et dans les médias.









*Sent:* Monday, April 28, 2008 8:31 PM
*Subject:* SEMIRA : ça n'a pas suffit !!!

*A diffuser largement pour faire cesser ces traitements indignes !!!*

De: Serge NGAJUI FOSSO

Bonjour à tous,

Je vous envoie ce message de Mons en Belgique. J'y suis arrivé hier 26 avril 2008 peu après minuit et après avoir été expulsé violemment du vol de SN Bruxelles Air Lines à destination de Kinshassa via Douala et gardé en cellule à l'aéroport de Bruxelles de 11:00 à 22:00 sans manger, ni boire et sans pouvoir contacter ma famille.
Petit compte rendu:
Nous sommes le 26.04.2008, je me rends au Cameroun pour mes vacances. Je pars de Clichy à 5:30 en taxi pour CDG1. Je pars de Paris à 7:40 pour Bruxelles avec un vol SN Bruxelles Air Lines et doit prendre la correspondance pour Douala à 10:40 à l'aéroport de Bruxelles.
Lors de mon entrée dans l'avion entre 10:00 et 10:45, je suis bien accueilli par les hôtesses, je vais rejoindre mon siège, le N° 41H qui se trouve vers le fond de l'avion, à 5 ou 6 rangées de mon siège. Lorsque j'y arrive, il y a au fond de l'engin à la dernière rangée des hommes habillés en tenue grise et qui essayent de maitriser un homme de couleur noire. Celui-ci se débat et crie : « Au secours, laissez moi, je ne veux pas partir». Les hommes en gris essaient de l'empêcher de parler en l'étouffant. Le jeune homme se débat comme il peut et continue de crier car il y a sur lui 4 colosses en gris. D'autres policiers en civile ont établis un périmètre de sécurité et personne ne peut aller vers le lieu du drame qui se déroule sous nos yeux.

Je me rends compte que c'est une expulsion, l'homme que l'on expulse est toujours maitrisé et étouffé et pousse des cris que l'on n'entend plus bien.

Je me souviens alors de Semira Adamu, une jeune nigériane qui était morte en septembre 1998, il y a 10 ans lors d'une expulsion similaire à celle qui se déroule sous mes yeux dans un avion Sabena. Que dois-je faire ? Rester sans rien dire comme les autres ? Agir ?

En tant que militant des droits de l'homme et des étrangers, je me lève, interpelle l'hôtesse la plus proche de moi proteste en lui disant fermement et à voix haute que ceci est un vol commercial et que je ne saurais voyager dans ces conditions. D'autres passagers jusque là restés calmes se lèvent et protestent à leur tour. Je filme comme d'autres passagers la scène avec mon appareil photo. Devant cette protestation générale, les hommes en gris quittent l'avion avec leur passager. Quelques minutes plus tard, des policiers montent dans l'avion, trois personnes sont désignées par les policiers en civil, je suis parmi elles. Les policiers nous demandent de quitter l'avion, lorsque je pose la question pourquoi, ils se jettent sur moi, menottes aux mains, coups par ci par là, je saigne, je suis trainé dans les couloirs de l'avion et puis dans les escaliers avant d'être jeter dans un fourgon de la police sans mes 2 valises en soute et ma petite valise de cabine. J'ai quelques bobos sur le visage et les mains blessées par les menottes. De ce fourgon, je remarque qu'une policière a mon appareil photo dans la main et visionne certainement mon petit film de la scène de l'avion. Une dure et longue journée commence pour moi sous les insultes et les maltraitances des policiers qui m'emmènent au cachot de l'aéroport de Bruxelles. A 13:35 la police nous libère, nous sommes 2 à ce moment un autre camerounais qui était dans la bande des trois expulsés et moi. Je n'ai plus vu le troisième, un homme de couleur blanche.
Au moment de notre libération, la police nous informe que nous ne voyagerons plus pendant les six prochain mois avec la compagnie SN Bruxelles Air Lines. A la question de savoir comment nous allons faire pour nous rendre au Cameroun, la police nous renvoie vers la compagnie.
Avec mon compagnon d'infortune, nous nous y rendons. Nous demandons à rencontrer l'un des responsables de la compagnie, on nous indique que le responsable de la sécurité de la compagnie arrivera bientôt. Nous patientons, j'ai une pensée pour ma petite fille qui m'attend à Douala avec impatience et enthousiasme et qui certainement sera très déçue de ne pas me voir. Je suis en colère, très en colère.
La responsable de sécurité de la compagnie arrive et nous informe que nous avons tous les 2 étés fichés dans la liste noire (pas blanche) de la compagnie et ne pourrons plus voyager avec elle pendant les 6 prochains mois. Je lui demande alors comment nous faisons dans ce cas pour arriver à Douala. Elle m'indique que c'est à nous de voir et que la compagnie ne nous remboursera pas. Après ces mots, ma colère monte, mon ton aussi, je signale a cette dame que je n'ai pas de problème si je ne voyageais plus jamais avec SN Bruxelles Air Line, mais que je souhaite rentrer à Paris et surtout me faire rembourser car la compagnie n'a pas rempli son contrat. Mon ton est haut mais courtois les passants nous regardent, la dame appelle la police qui vient et me ramène cette fois seul au cachot. J'y resterais jusqu'à 22:00 sans manger, ni boire et ni contacter ma famille.
Mon neveu qui habite Mons est contacté et arrive avec son épouse entre 21:00 et 22:00. Les policiers m'informent de leur présence et m'indiquent que je suis libre de rentrer avec eux. Je leur dis que je ne comprends pas pourquoi j'ai été en cellule toute la journée dans ces conditions et que je ne souhaite pas la quitter avant qu'une solution ne soit trouvée à mon problème : partir à douala ou rentrer sur Paris et être remboursé. Des explications se font de part et d'autres, les policiers souhaitent que je quitte la cellule et moi je souhaite y rester, ce qui visiblement ne les satisfait pas. Les policiers décident donc de me sortir de la cellule par la force, me remettent mes affaires, je refuse de les prendre. L'un d'entre eux me menace, me tient par le cou et me pousse hors de leurs bureaux et me balance mes affaires sur la figure, je m'en vais sans les ramasser. Mon neveu et son épouse me rejoignent je suis une fois de plus en colère, très en colère de tout ce qui se passent. Je leurs demande de rentrer à la maison, ils refusent évidemment.
L'épouse de mon neveu va voir l'un des policiers qui lui donne mes affaires et des informations sur les démarches que je devrais faire. Elle revient avec mes affaires, il y manque mes lunettes de soleil Ray Ban et en plus la vidéo de la scène dans l'avion a été effacée de mon appareil photo, sûrement par les policiers qui m'ont interpelé. Une preuve vient d'être détruite, heureusement pas toutes car d'autres passagers ont filmé la scène. Je suis toujours en colère, très en colère, je pense à ma petite fille pour qui j'ai exceptionnellement pris mes congés, je suis en colère parce que ces derniers jours ont été éprouvants professionnellement, physiquement et moralement. Je suis en colère, très en colère parce que je suis du genre calme, courtois et surtout pas violent. Or toute cette journée, j'ai été traité avec mépris et violence parce que j'ai été un moment la bouche d'un malheur qui n'avait point de bouche, parce qu'en protestant dans l'avion, je suis allé au secours d'un être humain qui était maltraité et qui demandait du secours.
Je suis en colère parce que je suis fatigué et que je souhaitais prendre quelques semaines de repos et aller passer du temps avec ma petite fille. Je ne sais pas quand et comment je me rendrai au Cameroun. Je ne sais pas au moment où je vous écris où sont mes valises.

Avec patience mon neveu et son épouse m'ont convaincu de les accompagner chez eux à Mons. Nous avons demandé une attestation indiquant que j'étais en cellule de 11:00 à 22:00, le policier de faction a eu la gentillesse de m'en donner une en Néerlandais. Nous sommes arrivés à Mons peu après minuit. J'avais des douleurs partout, sur le visage, les bras, les doigts au dos et une très grosse faim, j'ai mangé sans appétit et je suis allé me coucher.
Ce matin, je suis un peu plus calme, j'ai encore quelques douleurs aux doigts, aux bras et au visage. Je vais me rendre à Bruxelles pour me faire signifier officiellement que je suis sur la liste NOIRE de la compagnie, que je ne voyagerai plus avec cette compagnie et que je ne serai pas remboursé. J'espère également retrouver mes valises dans l'état où je les avais confiés à la compagnie. Une autre dure journée va commencer, comment se terminera-t-elle ? Je n'en sais pas grand-chose pour le moment.
Je peux simplement préjuger qu'elle ne sera pas facile car je ne compte pas laisser passer cette histoire sans réagir. Je vais faire un appel à témoins et engager une action contre SN Bruxelles Air lines. On en reparlera.
Sur ce, je vous souhaite un bon et agréable dimanche.
Prière diffuser largement ce message.
A bientôt ! Et mon combat continue.


Serge N FOSSO
+33626710385




La suite est dramatique puisque SURVIE GIRONDE apprend qu'Ebenize Sontsa s'est suicidé. C'est le Camerounais qui devait être expulsé et qui a été finalement débarqué après l'intervention courageuse de Serge NFOSSO. Le quotidien LE MONDE du samedi 03 mai 2008 en parle :

Un Africain se suicide en Belgique avant son expulsion : http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/05/03/un-africain-se-suicide-en-belgique-avant-son-expulsion_1040848_3214.html#ens_id=926038




SURVIE GIRONDE est membre du CRSP (Comité pour la Régularisation de tous les Sans-papiers, Bordeaux).

jeudi 1 mai 2008

Cinémas UTOPIA : Reproduction de LA MAISON DES ESCLAVES de Gorée)

Dévoilement de la REPRODUCTION DE LA MAISON DES ESCLAVES
sur la façade du Cinéma Utopia (Place Camille Jullian)

Vendredi 02 mai 2008 à 15h 30
Présentation du Mémorial 2008 (du 02 au 16 mai)

Reproduction exceptionnelle et inédite de ce lieu de mémoire (Grandeur Nature 4m sur 5m)
En présence des réalisatrices de l'oeuvre Agnés Bosh et Virginie Vallaud, décoratrices
et de toutes les associations, personnalités et entreprises partenaires de cette Edition

* "Le punch de Séraphine" vous sera servi avant la projection-débat de "Retour à Gorée" prévue à 20h30


--
"un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir" Aimé Césaire

DIVERSCITES - Slave Trade Memorial European Foundation
Bureau: 37, rue du Colonel Grandier Vazeille 33000 Bordeaux
Tel/Fax: +33 556 991 462
http://memorial2008.canalblog.com/
www.diverscites.fr
diverscites@gmail.com

Que le droit au compte soit appliqué pour tous


Action collective



Les associations demandent que le droit au compte soit pleinement appliqué pour tous

« Toute personne physique ou morale domiciliée en France, dépourvue d’un compte de dépôt, a droit à l’ouverture d’un tel compte dans l’établissement de crédit de son choix ou auprès des services. »

Ce droit au compte n’est pas une revendication nouvelle mais tout simplement l’article L 312-1 du Code monétaire et financier qui devrait permettre à TOUTE PERSONNE de pouvoir ouvrir un compte comportant les 12 services bancaires de base gratuits.

Or, nous constatons que nombreux sont ceux qui se voient exclus de cette possibilité et notamment les étrangers, en situation régulière ou non.

Les associations signataires s’élèvent contre les trop nombreux freins rencontrés dans l’application de la procédure d’accès au droit au compte :

  • Les banques refusent les passeports et cartes d’identité émis par les pays d’origine et exigent des titres de séjour en cours de validité.
  • Certains titres de séjour sont refusés par les banques au motif qu’ils sont précaires (autorisations provisoires de séjour, récépissés de demande de titre…)
  • Les récépissés constatant le dépôt d’une demande d’asile ne sont pas considérés comme des documents officiels, alors qu’ils sont émis par les préfectures.
  • Les attestations de domiciliation administrative ou associative sont tantôt refusées, tantôt exigées (la Banque Postale à Paris exige ainsi de demandeurs d’asile hébergés chez des particuliers qu’ils produisent une attestation de domiciliation associative).
  • La Banque Postale, qui est souvent sollicitée, n’ouvre pas de compte courant aux étrangers mais des Livret A, qui ne comportent pas d’autres services que le dépôt et le retrait d’argent. Il n’est pas proposé de moyens de paiements. Les demandeurs d’asile, SDF, apatrides et gens du voyage se voient même refuser l’accès à une carte de retrait.

Toute décision bancaire doit faire l’objet d’une notification écrite, en particulier si elle est négative. Faute de quoi il s’agit d’une violation de l’article L 312-1 du Code monétaire et financier, qui prévoit la saisine de la Banque de France en cas de refus.
Or, il apparaît que les banques opposent des refus verbaux aux guichets et ne délivrent pas d’écrits aux populations étrangères, ce qui les empêche de faire exercer leurs droits auprès de la Banque de France. Par ailleurs, même lorsqu’il y a un refus écrit, la Banque de France, qui désigne alors l’établissement, ne contraint pas celui-ci à ouvrir effectivement un compte courant.

La liste de ces dysfonctionnements est longue, trop longue et forcément injuste. D’autant plus injuste que cette non application touche plus durement les personnes démunies.
L’exclusion financière est alors profonde et l’on sait que celle-ci renforce durablement l’exclusion sociale.
Nous, associations signataires, demandons que les débats actuels autour de la nouvelle organisation des services bancaires et de l’avenir du Livret A s’attachent à interdire ces pratiques discriminatoires et illégales, et à rendre enfin effectif l’accès au droit au compte.

Nos associations demandent que la loi soit respectée : un compte bancaire pour tous, car tous y ont droit !

12 mars 2008


Signataires : Association de solidarité aux familles roumaines, ATMF, Autremonde, Cimade, Comede, Copaf, Catred, Collectif national droits de l’Homme Romeurope, Classes, Dom’Asile, Emmaüs-France, Fapil, Gisti, Hors la Rue, LDH, Mrap, Procom, Réseau solidarités Roms, RESF, RomsAction, Solidaires, Une famille un toit 44.

http://www.gisti.org/spip.php?article1107